Il pleut sur le Gard. Une bonne nouvelle pour la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, qui a tenu ce mercredi un comité sécheresse rebaptisé "comité de la ressource en eau" : « On se réjouit qu’il pleuve un peu. Ça fait baisser le risque feu de végétation, les sols étant plus humides. Nous sommes, à ce sujet, plus sereins que les jours passés. » À ce sujet seulement... Puisque demain, la haute fonctionnaire signera un nouvel arrêté, étendant le niveau « situation de crise » à l’ensemble de la Cèze, du Gardon et du Vidourle. Cela représente cinq zones sur les onze qui composent le département.
En clair : la pluie de ces derniers jours n’a pas réussi à remplir les nappes et rattraper l’absence de pluie en automne et hiver. « La pluie est tombée de façon très inégale. Exemple hier à Nîmes, il a plu 21 mm contre 3 mm à Caissargues et 0 à Bernis », poursuit Marie-Françoise Lecaillon. « Le Gardon est très inquiétant comme la Cèze et le Vidourle qui, lui, connaît des records historiques », enfonce Jean-Emmanuel Bouchut, directeur départemental adjoint de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer).
Dans ces secteurs, les usages de l'eau sont donc restreints : arrêt d'irrigation des cultures sauf exceptions listées dans l'arrêté préfectoral, interdiction de laver les véhicules, interdiction de laver les trottoirs sauf impératif sanitaire ou sécuritaire, interdiction d'arroser les pelouses, des golfs ou encore de remplir les piscines...
« La zone Hérault et Arre sont en situation d’alerte renforcée » avec un objectif de réduction des prélèvements d'eau fixé à 50 %. La zone de l’Ardèche est en état « d’alerte » avec un objectif de réduction de 30 %. Le reste du Gard reste en vigilance : « La nappe de la Vistrinque, au-dessus de Nîmes, est en bon état pour la saison. Elle ne s’est toutefois pas rechargée à son maximum. On constate des tensions sur les franges, comme à Saint-Gilles » poursuit la DDTM.
Nouvel arrêté-cadre
Pour encadrer les arrêtés de la préfecture, un nouvel arrêté-cadre indiquant dans le détail les restrictions d’eau, selon le niveau d’alerte, a été adopté. Le Gard est découpé en onze zones correspondant au fonctionnement des sous-bassins hydrologiques. « Cet arrêté est le fruit d’une consultation avec les représentants de tous les usagers », insiste la préfète qui sait combien l’eau et son partage deviennent un vrai enjeu sur le territoire. Et de conclure : « On a recherché un équilibre entre tous les usages de l’eau, la priorité demeurant la fourniture d’eau potable à la population. La deuxième, l’agriculture qui nourrit la population. »